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Cancérologie

Publié le 17 jan 2010Lecture 3 min

Mieux prévenir les effets secondaires des traitements par inhibiteurs de l’aromatase

Dr Roseline Péluchon
La carence oestrogénique induite pas les inhibiteurs de l’aromatase en traitement du cancer du sein expose les patientes à un risque élevé d’ostéoporose. Il ne s’agit pas du seul effet secondaire de l’hormonothérapie du cancer du sein, des arthromyalgies sont aussi souvent signalées et peuvent conduire à des interruptions prématurées de traitements.
Ces deux effets indésirables ont été évalués lors d’une étude réalisée chez 228 patientes suivies pour un cancer du sein non métastatique, traitées en première intention chirurgicalement, puis par chimiothérapie (35,5 %) et/ou radiothérapie (96,5 %). Certaines patientes avaient ensuite reçu du tamoxifène pendant 2,5 ans (15,8 %) ou 5 ans (8,3 %), avant d’être traitées par un inhibiteur de l’aromatase. Celui-ci était l’anastrozole pour 77,2 % des patientes, l’exemestane pour 7 % ou le létrozole pour 15,8 %. Des arthralgies et des myalgies ont été signalées respectivement chez 109 (47,8 %) et 15 patientes (6,6 %). Par ailleurs, ces deux symptômes ont été responsables de 35 % des arrêts de traitement et de 33 % des décisions de changement de molécule. Cinquante-quatre patientes (23,7 %) ont arrêté leur traitement par un inhibiteur de l’aromatase prématurément, après une durée moyenne de 18,4±15,7 mois, et 12 patientes (5,2 %) ont bénéficié d’un changement de molécule. Au moment de l’initiation du traitement, une densitométrie osseuse a été proposée à 179 patientes et s’est révélée normale pour l’âge chez 65 d’entre elles (36,3 %), alors que 33 étaient ostéoporotiques (18,4 %) et 81 ostéopéniques (45,3 %). Seules 102 patientes avaient bénéficié d’un dosage de la vitamine D, objectivant une carence chez 24,5 % d’entre elles, et 27,6 % de l’ensemble des patientes ont reçu une supplémentation en vitamine D au début ou au cours du traitement. Au total, 12 patientes ont présenté un évènement fracturaire pendant le traitement par anti-aromatases, dont 4 fractures vertébrales, 3 du poignet et une de la tête humérale, et sur l’ensemble des patientes, le suivi des marqueurs du remodelage osseux a objectivé une augmentation des CTX et des phosphatases alcalines. Toutefois, quand elle a été réalisée (n=179), l’ostéodensitométrie permet de constater que la prise concomitante d’un bisphosphonate réduit la perte osseuse et limite l’augmentation des CTX. Selon les auteurs, une meilleure sensibilisation aux effets secondaires articulaires et musculaires des traitements par anti-aromatases permettrait d’améliorer leur tolérance. Ils estiment aussi qu’une prise en charge préventive limiterait leurs effets secondaires sur le remodelage osseux.

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