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Gynécologie générale

Publié le 25 nov 2023Lecture 4 min

Sécheresse vaginale, dyspareunie : et si on en parlait  ? Intérêt de l’acide hyaluronique

Pascale SABBAN-SERFATI, Paris

La sécheresse vaginale peut concerner les femmes à tout âge de la vie et impacte la santé sexuelle. Le problème : c’est le tabou qui prive les femmes d’un traitement rapidement efficace.

Toutes les femmes peuvent être concernées par la sécheresse vaginale, et ce, à différentes étapes de la vie. Aussi bien la femme ménopausée – même sous traitement hormonal substitutif – que la femme traitée pour un cancer du sein, sous hormonothérapie et qui se retrouve, même jeune, en état de ménopause. Elle touche également les femmes après la grossesse et l’accouchement, en raison d’une chute brutale du taux plasmatique des estrogènes après la délivrance ou d’une épisiotomie qui reste parfois douloureuse. La sécheresse peut être aussi ressentie, sans raison apparente, chez la femme jeune, voire très jeune. À noter que certaines contraceptions progestatives pures peuvent engendrer ce problème, de même que les traitements progestatifs de l’endométriose.   Les symptômes cliniques   Les muqueuses génitales sont directement dépendantes de l’imprégnation estrogénique qui permet leur bonne hydratation et leur souplesse. La déprivation estrogénique entraîne une sécheresse vaginale avec son lot de symptômes : prurit, brûlures, inconfort voire douleur ; certaines femmes décrivant une sensation de « couteaux » dans le vagin. Bien entendu, cette sécheresse vaginale impacte la fonction sexuelle : la dyspareunie est en général orificielle, et la dégradation de la libido se fait rapidement sentir. Il existe en effet une relation proportionnelle entre le degré de la sécheresse vaginale et l’altération de la fonction sexuelle, avec son impact majeur sur la libido(1) (figure 1). Figure 1. Relation entre la sécheresse vaginale et la fonction sexuelle.   Traitement : l’acide hyaluronique, une innovation thérapeutique Pourtant, la sécheresse vaginale n’est pas une fatalité. Les injections d’acide hyaluronique (HA) sur la sphère génitale représentent une innovation thérapeutique très efficace. C’est une alternative aux traitements estrogéniques locaux, longs et astreignants et peu recommandés en cas de cancer ou d’antécédent de cancer du sein. Depuis quelques années, les injections d’HA sur la sphère génitale offrent une solution rapide, efficace et indolore à celles qui souffrent de sécheresse vaginale. En gynécologie fonctionnelle, l’HA est un traitement sans danger dont les effets bénéfiques(2) sont divers (figure 2) : – il améliore l’hydratation des muqueuses vaginales par son pouvoir fortement hygroscopique ; – il améliore la lubrification ; – il active la synthèse du collagène et des fibres élastiques ; – il active la synthèse de facteurs de croissance qui améliorent la vascularisation sous-jacente ; – il augmente l’épaisseur de l’épithélium ; – il augmente le volume des zones érogènes ; – il restaure le volume des tissus adipeux affaissés (grandes lèvres). Figure 2. Épithélium normal et atrophique.   La méthode   Une consultation gynécologique préalable s’impose pour éliminer les très rares contre-indications absolues : infection, herpès, mycose. Les maladies autoimmunes ne représentent qu’une contre-indication relative. Les allergies à ce produit naturellement produit par le corps sont exceptionnelles. Au cours de cette première visite, toutes les explications sont fournies à la patiente. L’entretien préalable permet de définir la nature exacte de la gêne et de confirmer la bonne indication du traitement. Les plaintes concernent presque toujours la zone orificielle, avec une douleur à la pénétration. Le traitement vise la zone douloureuse – le tiers inférieur du vagin et le vestibule – et se pratique au cabinet. Rapide, facile, totalement indolore, il consiste à injecter une ou deux ampoules de 1 ml d’HA sur la sphère génitale, sous anesthésie locale.   La technique d’injection Après désinfection de la zone à la povidone iodée, on pratique une anesthésie locale. On peut également proposer à la patiente d’inhaler du MEOPA, un gaz re laxant à base d’oxygène et dioxyde d’azote. • Sur le vestibule, l’injection est superficielle (0,5 mm), rétrotraçante avec une aiguille très fine de 30 G. La quantité d’HA injectée varie entre 0,5 ml et 1 ml (figures 3 et 4). Figures 3 et 4. Injection sur le vestibule.   • Au niveau de la muqueuse vaginale, l’injection concerne le tiers inférieur du vagin, sur le mur postérieur et les parois latérales, par la technique des multipoints, toujours superficielle (0,5 mm), avec une aiguille de 28G (figures 5 à 7). Figures 5 à 7. Injection dans la muqueuse vaginale.   Les résultats sont immédiats. Certaines patientes ressentent un meilleur confort dès la fin du traitement, et presque toutes après 2 jours. La majorité d’entre elles (environ 80 %) peuvent avoir des rapports sexuels indolores après 8 jours.   Le rythme idéal des injections Le protocole adopté consiste à réinjecter 2 ampoules d’HA après 5 mois, juste avant la réapparition des troubles, puis à 15 mois, et enfin de poursuivre sur le long terme avec une injection par an. Ainsi les résultats sont excellents, et le taux de satisfaction reste stable dans le temps lorsque l’on réinjecte à 15 mois. Chez 65 patientes suivies sur le long terme, une injection par an permet de pérenniser le confort et la préservation de la fonction sexuelle (figure 9). Figure 9. Résultats à long terme. Figure 8. Bilan de satisfaction : résultats à 1, 3 et 6 mois.

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