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Infertilité

Publié le 13 sep 2010Lecture 3 min

La morphologie des spermatozoïdes est-elle si importante ?

Dr Roseline Péluchon
L’insémination artificielle est une technique de procréation médicalement assistée courante, peu chère, et relativement bien acceptée, proposée dans les cas de stérilité cervicale, d’anovulation, d’endométriose avec trompes saines, d’hypofertilité masculine ou de stérilité inexpliquée. Le taux de réussite tournerait autour de 10 à 20 % par patiente, mais les données sont très variables, allant de 5 à 70 %.
Plusieurs facteurs sont reconnus comme influençant ce taux de réussite. Le premier est le nombre de follicules pré-ovulatoires, et l’on sait que la présence de 3 à 4 follicules de plus de 16 mm de diamètre est associée à un taux élevé de grossesse. L’âge de la patiente est un facteur influençant aussi le taux de réussite. La morphologie des spermatozoïdes enfin, longtemps considérée comme un élément déterminant, est aujourd’hui remise en question, et l’OMS a édité récemment de nouvelles références, révisant à la baisse le pourcentage recommandé de spermatozoïdes morphologiquement normaux. Une  équipe brésilienne a réalisé une étude sur 300 couples, pour évaluer les facteurs entrant en jeu dans le pronostic de l’insémination artificielle. L’insémination était pratiquée avec le sperme du conjoint. Chaque cycle d’insémination était précédé par une stimulation ovarienne par FSH recombinante, et un traitement par HCG (Human Chorionic Gonadotrophine) était administré quand au moins un follicule atteignait 18 mm. La phase lutéale était accompagnée par un traitement de progestérone micronisée. Le taux de grossesse est finalement de 12,8 %. L’âge de la mère est comme prévu un facteur déterminant, les chances de grossesse diminuant après 35 ans (6,5 % vs 18,2 %). Comme prévu aussi, le taux de réussite est deux fois plus grand quand il existe au moins deux follicules pré-ovulatoires (odds ratio [OR = 2,58 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 1,22 à 5,46 ; p = 0,013). Le nombre de spermatozoïdes mobiles influence positivement le taux de réussite (OR = 1,47 ; IC95 de 0,88 à 3,14 ; p = 0,027). Mais c’est l’influence de la morphologie des spermatozoïdes qui intéressait particulièrement les auteurs. Et, ils sont formels, une morphologie normale, définie comme le préconise l’OMS par au moins 4 % de spermatozoïdes de forme normale, n’a aucune influence sur le pronostic de l’insémination (OR =  1,05 ; IC95 de 0,56 à 3,02 ; p = 0,936). Les taux de grossesse étaient similaires que les échantillons de spermatozoïdes aient été classés comme « normaux » ou « anormaux » (10,6 % vs 10,2 % ; p = 0,936). En résumé, selon cette étude, les couples qui ont le plus de chance de voir aboutir une insémination artificielle sont ceux dont la femme a moins de 35 ans, et dont le compte de spermatozoïdes mobiles est supérieur à 1 million, sans qu’il soit tenu compte de la morphologie des spermatozoïdes.

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