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Infertilité

Publié le 20 déc 2024Lecture 3 min

Transfert d’embryon et activité physique : des données en faveur d’une vie quotidienne active

Hélène JOUBERT, d’après la communication du Dr Sophie STOUT

Quel mode de vie adopter après un transfert d’embryon ? Cette question revient systématiquement de la part des patientes et des couples. Les données de la littérature encouragent l’ambulation immédiate plutôt que l’alitement qui serait associé à une diminution du taux d’implantation jusqu’à 42 %, à une réduction du taux de grossesse clinique de 15 à 25 % ainsi qu’à une augmentation du risque de fausse couche (multiplié par 1,9)(1,2) sans association avec le taux de naissance vivante.

Aucune donnée n’existe sur l’impact des rapports sexuels après un transfert d’embryon. En revanche, une étude randomisée de 2023 a montré que des rapports sexuels protégés avec préservatif la veille du transfert augmentaient le taux d’implantation et le taux de grossesse clinique(3). L’afflux sanguin vers les voies génitales améliorerait la réceptivité de l’endomètre. Concernant l’activité professionnelle, les rares publications indiquent que l’impact dépend probablement de la nature du métier exercé. Quant aux conséquences de l’activité physique, elles sont difficiles à quantifier. Une étude récente au moyen de podomètres n’a pas montré d’effet sur les chances de grossesse clinique(4). Afin d’y voir plus clair, une étude de cohorte(5) a été conçue « pour examiner les effets de la pratique d’activités physiques, professionnelles et sexuelles à partir du jour du transfert et durant les trois jours suivants un transfert d’embryon congelé (pour éviter les biais liés aux douleurs postponction) sur les chances d’implantation. Elle a été réalisée entre janvier 2020 et avril 2023 au centre d’AMP de l’hôpital Tenon, avec 212 participantes ayant rempli un questionnaire auto‐administré après le transfert. Le critère de jugement principal était défini par un taux de hCG plasmatique > 10 mUI/ml à J +13. Aucune différence significative n’a été observée entre les groupes hCG + et hCG − pour toutes les questions posées. En analyse multivariée, aucun impact de l’activité professionnelle et de l’activité physique sur les taux d’implantation embryonnaire ne ressort. « Compte tenu de ces données rassurantes, qui s’ajoutent à celles déjà publiées, la recommandation d’éviter ces activités le jour du transfert et ceux qui suivent paraît injustifiée. Mais elle demeure ancrée dans l’esprit des patientes, ce qui complique la démarche pour les convaincre de mener une vie normale », explique le Dr Sophie Stout. Cette étude illustre le fait que la situation n’a pas beaucoup évolué depuis deux décennies. « Après transfert, presque 40 % des participantes de notre cohorte ne marchaient pas, et, si c’était le cas, cela ne dépassait pas une demi‐heure par jour. Pour l’activité professionnelle, 80 % et 43 % des patientes n’ont pas repris leur travail dans les 12 et 72 heures post‐transfert respectivement, sans différence entre télétravail et présentiel. Concernant l’activité sexuelle, 2 % ont eu des rapports le jour du transfert et 15 % à trois jours. Le manque de puissance statistique ne permet pas d’en tirer des conclusions », conclut le Dr Stout. D’après la communication du Dr Sophie STOUT, « Impact de l’activité physique sur les issues de transfert d’embryon », 29es journées de la FFER, septembre 2024.

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