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Infertilité

Publié le 31 mai 2025Lecture 4 min

De l’insulinorésistance à l’infertilité : comment rompre le cercle vicieux ?

Catherine FABER

La résistance à l’insuline entraîne des conséquences sur la santé générale des femmes, mais aussi sur leur fertilité. Cette anomalie métabolique constitue l’un des facteurs impactant la qualité des ovaires.

L'insulinorésistance (IR) est définie cliniquement par l’incapacité d’une quantité connue d’insuline endogène ou exogène d’augmenter la captation du glucose et son utilisation chez un individu comme la moyenne des sujets normaux. L’homéostasie du glucose se maintient grâce à un hyperinsulinisme compensatoire. Plusieurs mécanismes ont été proposés pour expliquer le développement de l’IR, parmi lesquels l’augmentation de l’adiposité viscérale avec sécrétion d’adipocytokines et la lipotoxicité. Lors de la prise de poids, c’est l’excès de tissu adipeux (TA) viscéral ou abdominal, et non de TA sous‐cutané, qui entraîne une IR. L’indice de masse corporelle ne prédit pas l’IR. Des sujets de poids normal peuvent en effet avoir une résistance à l’insuline. L’obésité abdominale est définie dans la population européenne par un tour de taille > 94 cm chez l’homme et > 80 cm chez la femme. L’IR peut être évaluée par les index HOMA et QUICKI calculés à partir des mesures de glycémie et d’insulinémie. D’autres éléments orientent vers ce diagnostic : des triglycérides > 1,5 g/L (1,7 mM) ou un traitement hypolipémiant, un HDL‐C < 0,4 g/L chez l’homme et < 0,5 g/L chez la femme, une pression artérielle systolique > 130 mmHg ou diastolique > 85 mmHg ou un traitement antihypertenseur, une glycémie à jeun > 1 g/L (5,6 mM) ou un diabète de type 2. On peut être insulinorésistant dès l’enfance, en particulier après la puberté où les TA se répartissent définitivement en viscéral et sous‐cutané, ou le devenir à l’âge adulte selon le gain de TA viscéral durant la vie. L’IR peut être transitoire, comme observé lors de la grossesse, en cas de diabète gestationnel ou sous corticothérapie. La résistance à l’insuline est une composante des syndromes métaboliques qui, selon les facteurs de risque génétiques ou acquis de chaque individu, peuvent conduire au développement de maladies cardiovasculaires et métaboliques, d’un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et de cancers y compris gynécologiques (sein, endomètre). Ses effets sur la fertilité sont moins connus. L’IR altère la qualité des ovocytes, le facteur déterminant pour la fertilité. Elle entraîne une hypofertilité y compris chez les femmes sans SOPK. On sait aussi que l’âge de procréation retardé et le mode de vie actuel affectent la sensibilité à l’insuline.   Traiter la perte de sensibilité à l’insuline   L’IR est une maladie réversible. Les mesures diététiques et l’exercice physique constituent un élément essentiel de sa prise en charge. La metformine est le traitement de première ligne pour l’IR chez les femmes atteintes de SOPK(1). Elle n’est toutefois pas recommandée comme traitement préconceptionnel dans cette population ni pendant la stimulation ovarienne(2). Les inositols ont été reconnus comme une alternative à la metformine pour améliorer les paramètres métaboliques et l’hypofertilité chez les patientes SOPK(1). Chez les patientes hypofertiles, le myo‐inositol (MYO) a des bénéfices sur ces paramètres comparables à ceux de la metformine, avec 84 % d’effets secondaires en moins(3), mais pas sur ceux de la reproduction lorsqu’il est utilisé seul(4). Le MYO associé au D‐chiro‐inositol (DCI) donne des résultats métaboliques, hormonaux et reproductifs supérieurs à ceux de la monothérapie par l’une ou l’autre de ces molécules(5,6). Des études cliniques ont comparé les effets de la supplémentation en MYO et DCI dans un rapport 3,6:1 versus 40:1(7,8). Le ratio 3,6:1 apparaît comme l’option ayant les effets les plus favorables sur les paramètres métaboliques, hormonaux et folliculaires, et la qualité ovarienne. Il est possible d’agir sur un autre facteur susceptible de nuire à la fertilité : le stress oxydatif(9). Celui‐ci peut être considérablement réduit par la consommation de grenade(10). Il a été montré que la mélatonine, un antioxydant puissant, augmente la qualité des embryons et le taux de grossesse clinique lors de la procréation médicalement assistée (PMA)(11). On dispose de données soulignant l’intérêt de son association avec le MYO pour améliorer les paramètres reproductifs(12). La littérature scientifique pointe vers un effet bénéfique des suppléments qui combinent MYO/DCI et antioxydants comme Ovosicare Fertility®. La formule d’Ovosicare ProFIV®, complément alimentaire conçu pour les patientes en PMA, contient également des probiotiques et le coenzyme Q10. Un taux plus élevé d’implantation, de grossesse et de naissance a été associé à la prédominance des lactobacilles dans le microbiote endométrial(13) et la supplémentation orale en CoQ10 peut augmenter le taux de grossesse clinique versus placebo ou pas de traitement(14). D’après un symposium réalisé avec la collaboration du laboratoire PROCARE, et la participation de Christian Jamin (Paris) et d’Anna Mallafré (Barcelone). 34e salon de Gynécologie Obstétrique Pratique, 12 mars 2025.

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