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Cancérologie

Publié le 21 mar 2010Lecture 3 min

Une modélisation très optimiste du dépistage

Dr Roseline Péluchon
Les protocoles de dépistage du cancer du col de l’utérus risquent se subir quelques bouleversements dans les prochaines années. La connaissance de l’histoire naturelle des papillomavirus (HPV), la montée en puissance de la vaccination, les bons indices de sensibilité du test HPV, autant d’éléments qui remettent en question les modes de dépistage traditionnels. Avec, au centre du débat, la question de savoir si le frottis seul doit rester l’examen de routine, s’il peut être remplacé par le test HPV ou encore si leur association serait plus performante. Et en corollaire, l’âge optimal du premier dépistage et le rythme auquel ces examens doivent être pratiqués
Toutes ces questions font l’objet de nombreux travaux, telle cette étude hollandaise qui consiste en une analyse du rapport coût-efficacité du dépistage, à partir de modélisations de différents protocoles. Au total, 20 stratégies de dépistage différentes ont été imaginées, modélisées et étudiées sous l’angle de leur rapport coût/efficacité. Les auteurs ont pris le parti d’admettre un taux de couverture par la vaccination de 100 % et une efficacité constante de 95 % de celle-ci. Les stratégies diffèrent par le test utilisé en première intention, cytologie ou test HPV, par le nombre de dépistages à envisager au cours de la vie de la femme (7, 6, 5 ou 4) et par l’âge du premier dépistage (30 ou 35 ans). Deux scenarii semblent remporter la palme du meilleur rapport coût/efficacité : le test HPV s’il est réalisé 5 fois au cours de la vie, et le frottis qui devrait être réalisé 7 fois restent d’un bon rapport coût/efficacité. Les auteurs ont alors envisagé l’hypothèse de la diffusion d’un vaccin à 5 valences  (16/18/31/33/45) et même à 8 valences ((16/18/31/33/45/52/58). Le dépistage resterait encore d’un bon rapport coût/efficacité, mais seulement s’il était réalisé en tout et pour tout une fois, par le test HPV, à l’âge de 40 ans. Mais nous n’en sommes pas à ce scenario. Par le choix des auteurs de partir de l’hypothèse d’une couverture vaccinale de 100 %, il est facile d’imaginer la distance qui reste à courir avant d’y parvenir. L’objectif des autorités de santé n’est d’ailleurs pas celui-là, puisque la couverture vaccinale considérée comme satisfaisante serait de 80 % des patientes. Le dépistage gardera encore longtemps sa place en pratique dans les stratégies de prévention du cancer du col de l’utérus. Reste à en fixer les modalités optimales dans la « vraie vie ».

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