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Ménopause

Publié le 02 jan 2008Lecture 3 min

Traitement hormonal de la ménopause et thrombose veineuse : une susceptibilité génétique dans la réponse aux œstrogènes

Dr Julie Perrot
« Risque cardiovasculaire et diabète » a été l’une des thématiques abordées au cours des tables rondes des 28es Journées de l’Association française pour l’étude de la ménopause. Parmi les différents sujets traités, intéressant les implications des effets des traitements hormonaux, les résultats d’une étude ayant cherché à préciser la variabilité génétique dans la réponse aux œstrogènes vis-à-vis du risque thrombotique ont été présentés par les Dr P-Y. Scarabin et M. Canonico (INSERM, Villejuif).
  Un impact délétère des œstrogènes oraux Pour un traitement hormonal de la ménopause (THM) donné, la variabilité de la réponse aux œstrogènes dépend de divers facteurs. Elle peut notamment dépendre de facteurs impliqués dans la biodisponibilité des œstrogènes, en particulier certains cytochromes P450 (CYP) intervenant dans le métabolisme des stéroïdes sexuels ; elle peut dépendre aussi de récepteurs nucléaires spécifiques modulant la transmission des effets hormonaux. Afin de préciser la relation entre impact du THM sur le risque thrombotique et polymorphismes génétiques du CYP (CYP3A5 et CYP1A2) et du récepteur alpha aux œstrogènes, les Dr Scarabin et M. Canonico ont, au sein de l’étude ESTHER (Estrogen and THrombo Embolism Risk), étude française menée dans huit centres hospitaliers, déterminé les génotypes de 195 cas de premier événement, documenté, de maladie thrombo-embolique idiopathique et de 593 témoins. Les résultats montrent un risque de thrombose globalement accru chez les femmes ménopausées utilisant des œstrogènes per os, en comparaison des non-utilisatrices (odds ratio [OR]=4,5 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 2,6 à 7,6). En revanche, les œstrogènes administrés par voie transdermique ne sont pas apparus, dans cette population d’étude, avoir cet effet sur la survenue de la maladie thrombo-embolique (OR=1,2 ; IC95 de 0,8 à 1,8). Une réponse aux œstrogènes sous influence génétique L’analyse selon le statut génotypique met en évidence un risque thrombo-embolique multiplié par près de 4 chez les femmes ménopausées non porteuses de l’allèle CYP3A5 (OR=3,8 ; IC95 de 2,1 à 6,7) et un risque considérablement augmenté, multiplié par 30, chez les femmes ménopausées porteuses de cet allèle (OR=30 ; IC95 de 4,4 à 202,9). Elle ne montre pas d’influence de la mutation du CYP1A2 et du polymorphisme du récepteur alpha aux œstrogènes sur le risque de thrombose veineuse associé aux œstrogènes oraux. Dans un contexte où l’accroissement du risque de maladie thrombo-embolique est un effet indésirable majeur du traitement hormonal de la ménopause, cette étude révèle une interaction significative entre statut génotypique et œstrogènes oraux. Il existerait ainsi une susceptibilité individuelle, génétique dans la réponse aux œstrogènes vis-à-vis du risque thrombotique. La confirmation de ces résultats permettrait d’aider à l’identification des femmes à haut risque de thrombose veineuse. 

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