Quel effet de la DHEA sur la sexualité des femmes en insuffisance androgénique ?

L’expérimentation croisée en double-aveugle contre placebo que nous propose Christiansen et son équipe danoise se propose de juger des effets sur la qualité de vie et la sexualité d’une supplémentation quotidienne en DHEA sur un échantillon de 10 femmes souffrant d’insuffisance surrénalienne. Cette situation physiopathologique implique une absence de production de DHEA associée à des taux extrêmement faibles d’androgènes circulants. Au bout de 6 mois, et par rapport à leur valeur à l’inclusion, aucun des paramètres de la vie sexuelle ne se trouvait statistiquement amélioré aussi bien globalement (variation de l’index de la fonction sexuelle à – 3,2 sous DHEA vs -2,1 sous placebo ; p = 0,598) qu’au niveau du désir, de l’excitabilité, de la lubrification, de la fréquence des orgasmes, de la satisfaction de l’acte sexuel ou de la présence d’éventuelles dyspareunies. Il en était de même quant aux éléments se rapportant à la qualité de vie (vitalité, asthénie, incapacités diverses, etc.) Cet essai de faible envergure, incluant des patientes particulièrement bien motivées parce qu’en insuffisance surrénalienne, échoue à mettre en évidence un quelconque bénéfice thérapeutique associé à la prise quotidienne pendant 6 mois de 50 mg de DHEA aussi bien dans les domaines de la qualité de vie que de la sexualité. Bien au contraire, la prise de DHEA est à l’origine de fréquents effets secondaires gênants comme l’hyperséborrhée.