Non-observance des traitements de l’ostéoporose : impacts et solutions

L’ostéoporose post-ménopausique, maladie chronique L’ostéoporose post-ménopausique est une maladie chronique, d’évolution insidieuse, peu ou non symptomatique avant la survenue des fractures qui la compliquent. Des traitements efficaces existent mais les bénéfices thérapeutiques n’apparaissent pas forcément au patient. La non-observance des traitements dans ce domaine est un véritable problème. Le Dr Khalifa a rappelé que près de la moitié des patients traités pour une maladie chronique comme l’ostéoporose aurait une mauvaise adhésion au traitement. Une mauvaise prise du traitement limite le ralentissement du remodelage osseux, diminue le gain en densité minérale osseuse, et surtout, réduit le bénéfice antifracturaire du traitement. Les résultats de plusieurs études de cohortes illustrent bien ces propos, en particulier ceux d’une étude canadienne ayant suivi pendant deux années 11 249 femmes. Ce travail met en effet en évidence une réduction significative de 25,4 % de l’incidence fracturaire chez les patientes observantes en comparaison des non-observantes. Une extension de cette étude retrouve dans une population de 38 120 femmes, une incidence fracturaire accrue de 17 % chez les non-observantes et un risque d’hospitalisation augmenté de 37 %.  Le Dr Khalifa a recensé nombre de facteurs contribuant à la  mauvaise adhésion au traitement, variables selon le sexe, l’âge, l’anxiété, et s’inscrivant au cœur de la relation médecin-patient : l’oubli involontaire de la prise, la crainte d’effets secondaires, le déni de la maladie, les difficultés de renouvellement des prescriptions ou de délivrance en pharmacie, le manque d’information…   Les outils de l’amélioration de l’adhésion au traitement L’amélioration de l’adhésion au traitement passe par le dialogue, la communication et l’information répétée. Dans ce cadre, le Dr Khalifa a insisté sur l’intérêt des programmes d’éducation qui se développent dans les centres d’ostéoporose. Par ailleurs, le Dr Khalifa a attiré l’attention sur l’utilité de renforcer le message positif du traitement, la motivation des patients, l’éducation et le rôle des infirmières spécialisées, ainsi que sur l’importance des conditionnements permettant d’éviter les oublis et d’améliorer l’observance. Enfin, il a insisté sur l’impact favorable des traitements intermittents par les bisphosphonates, et sur la nécessité de prendre en compte les préférences de la patiente.