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Endocrinologie

Publié le 14 avr 2010Lecture 2 min

Le syndrome des ovaires polykystiques est-il une maladie ou un mécanisme d’adaptation à l’environnement ?

Dr Stéphanie Bernard
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), avec ses nombreux critères diagnostiques, est difficile à définir et à diagnostiquer. Quelle pourrait être la fonction adaptative de SOPK ? 
L’évolution humaine nécessite une adaptation métabolique à un environnement pauvre en énergie. Les besoins énergétiques en vue de la reproduction (grossesse, accouchement, allaitement) sont très importants et il faut environ 13 millions de calories pour conduire un enfant de la naissance à l’âge adulte. L’être humain est capable de développer des mécanismes d’adaptation puisque la reproduction a été possible malgré une sous-nutrition globale qui a été prédominante jusqu’en 2000. A noter que l’année 2000 représente une transition sur le plan de la nutrition : c’est la première fois que la suralimentation est égale à la sous-nutrition au niveau mondial. Dans ce cadre, l’épigénétique joue un rôle important, puisque le génome peut être modifié par l’environnement social, diététique, le stress, etc. Que se passe-t-il aujourd’hui en situation de suralimentation ? Il existe de multiples explications physiopathologiques dans le SOPK ; tout le monde s’accorde sur les signes cliniques : anovulation chronique, particularités morphologiques ovariennes, augmentation du pulse du GnRH, insulinorésistance, hyperandrogénie. L’hypothèse énoncée ici est que le SOPK correspond à : 1/une économie calorique avec prise de poids dans un milieu énergétiquement riche ; 2/une augmentation du pulse du GnRH qui assure la stimulation ovarienne en période de privation ; 3/une augmentation de la réserve ovarienne. En milieu pauvre en énergie, le SOPK permet de conférer une résistance à l’anovulation métabolique, tandis qu’en milieu riche, les femmes développent insulinorésistance et anovulation avec baisse de la thermogenèse et diminution de la dépense énergétique basale. Le génotype métabolique ralentit l’apoptose (et le vieillissement) en augmentant les mitoses cellulaires, d’où augmentation du nombre d’ovocytes, des cellules thécales (hyperandrogénie), des neurones à GnRH. Enfin, il existe une augmentation du neurotransmetteur GABA, qui est à un taux intermédiaire entre celui des hommes et celui des femmes indemnes. Il semble donc que le SOPK soit une adaptation positive en milieu sous-nutritionnel, mais pathologique en milieu suralimenté. 

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