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Cancérologie

Publié le 16 fév 2024Lecture 3 min

ADN tumoral circulant - Un nouvel outil pour identifier les patientes à haut risque de récidive ?

Marie BÉGUINOT, CHU Estaing, Lyon-Villeurbanne

La place de l’utilisation de l’ADN tumoral circulant en routine clinique pour identifier les patientes à haut risque de récidive de cancer du sein n’est pas encore clairement établi. L’objectif de cette étude pilote était de déterminer la faisabilité de la détection de l’ADN tumoral circulant (ADNtc) chez les patientes à haut risque de récidive clinique au début de la prise en charge adjuvante et de suivre l’évolutivité (clairance/persistance/apparition) de son taux à 24 mois. L’ADNtc a été détecté grâce au test validé Signatera™.

L’étude a été réalisée sur un échantillon de patientes de l’étude de phase III MonarchE (NCT03155997) concernant l’adjonction en adjuvant de l’abémaciclib pendant deux ans au traitement antihormonal standard. Sur les 178 patientes incluses dans cette étude pilote, 84 ont reçu l’abémaciclib et 94 ne l’ont pas reçu. Les patientes pouvaient avoir reçu une chimiothérapie adjuvante et avoir initié l’hormonothérapie depuis quelques semaines avant l’inclusion. Les prélèvements sanguins étaient réalisés avant l’initiation de abémaciclib et après avoir reçu les deux ans d’inhibiteur de CDK4/6. Les données de survie sans récidives invasives ont été rapportées mais les patientes ayant récidivé avant la fin des deux ans de thérapies ciblées ont été exclues. Une analyse pan-génomique a été réalisée sur les prélèvements tumoraux afin de définir un test Signatera™ de détection d’ADNtc pour chaque patiente sur la base de 16 variants détectés sur leur échantillon tumorale. Dix patientes sur 178 (5,6 %) avaient de l’ADNtc détecté au moment de l’inclusion, pour 7 d’entre elles, l’ADNtc était encore détecté à 24 mois, pour les 3 autres patientes il ne l’était plus. Pour 35 patientes (19,7 %) l’ADNtc n’était pas détecté à l’initiation du traitement adjuvant mais est apparu à 24 mois. La totalité des patientes présentant de ADNtc à 24 mois ont récidivé. Les 3 patientes ayant négativé leur ADNtc n’ont quant-à-elle pas récidivé pour l’instant. Par contre, il faut remarquer qu’une patiente sur 5 pour laquelle l’ADNtc n’a pas été détecté a développé une récidive. Au final, les résultats de cette étude pilote sur la place de l’ADNtc comme marqueur du haut risque de récidive du cancer du sein localisé sont encourageant. La valeur prédictive positive du risque de récidive de la détection de ce dernier à 24 mois atteint les 100 %. Reste le problème de la faible sensibilité du test avec une patiente sur cinq pour laquelle l’ADNtc n’est pas détecté qui récidivera à deux ans. Les études sur la question doivent donc continuer. Tableau. La positivité de l’ADNtc à 24 mois est significativement corrélée au risque de récidives après 24 mois de la randomisation. PPV = valeur prédictive positive ; NPV = valeur prédictive négative   *95 % des patients avaient reçu une chimiothérapie préalable et 60 % des patients avaient également une hormonothérapie au moment de la randomisation, étaient exclus les patientes qui avaient récidivé avant 24 mois.  

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