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Vaccination

Publié le 25 nov 2023Lecture 2 min

Editorial

Israël NISAND, Rédacteur en chef, Président du Comité scientifique

La vaccination des jeunes filles contre l’HPV augmente péniblement dans notre pays et se trouve encore loin des taux affichés par l’Australie où les effets préventifs deviennent tangibles et sont publiés. Après avoir inventé la vaccination, la France montre à son égard une méfiance incompréhensible. Il y a une extrême sensibilité à toutes les informations négatives qui peuvent circuler sur les effets adverses de la vaccination mais aussi sur son efficacité qui n’apparaît pas évidente pour nombre de nos concitoyens.

La santé publique moderne se heurte donc à un nouvel ordre de priorités. Au temps où les maladies étaient bien visibles avec leurs conséquences morbides, on pouvait proposer une vaccination contre la variole, dont les complications officielles et graves ne faisaient reculer que peu de monde. Le bénéfice était évident. La contestation réduite à quelques postures personnelles. Les maux que nous cherchons à combattre aujourd’hui sont moins fréquents et moins visibles. Le cancer du col est devenu rare grâce au dépistage, et de fait les parents, peu confrontés à cette pathologie et fort désinformés par certains médias, balancent au moment de l’accepter pour leurs enfants : « Faut-il vraiment prendre un risque pour mon enfant alors même que le bénéfice est contesté ici ou là ? » L’épidémie de COVID nous a laissé le sentiment d’une France où chacun était épidémiologiste et faisait une sorte d’exercice illégal de la santé publique. Désormais, chaque avis négatif compte et, sorti de la bouche d’un médecin si peu informé soit-il, il compte doublement et bien sûr négativement. Les réseaux sociaux agissent comme une loupe défavorable, car ils touchent une fraction importante de la population qui n’a aucun contrôle sur la véracité de ce qui y est écrit. Plus c’est trash, plus c’est lu. Personne ne peut imaginer l’incompétence d’un ancien prix Nobel dont le souci est plus de se faire aduler que de promouvoir des conseils valables. Que l’Académie nationale de médecine se soit émue en juin 2022 de la faiblesse de la vaccination par rapport à nos voisins européens n’arrive pas aux oreilles de ceux qui dévorent avidement les avis erronés des GAFAM. La balance informationnelle est désormais en défaveur des conseils avisés : les experts n’ont plus la cote face à l’infodémie et aux biais de confirmation. Il faut donc prendre conscience que ce qui nuit le plus à la santé publique moderne, ce sont certains de nos confrères. Tant qu’une affirmation publique de l’un d’entre eux, au doigt mouillé dans le vent, c’est-à-dire sans référence bibliographique valable, sera possible sans poursuites devant l’ordre des médecins, la désinformation pourra continuer d’altérer la santé de nos concitoyens.

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