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Infertilité

Publié le 09 avr 2023Lecture 3 min

Autoconservation des gamètes sans motif médical : une nouvelle possibilité qu’il faut expliquer aux Français

Denise CARO, Boulogne-Billancourt

Moins d’une personne sur dix (7 %) sait précisément ce que contient la nouvelle loi de bioéthique du 2 août 2021 et une sur deux n’en a jamais entendu parler à ce manque crucial d’information ressort de l’enquête nationale PRESERVE* réalisée auprès de 2000 Français des deux sexes ainsi que de la modération d’une communauté en ligne de 32 participants.

La nouvelle loi de bioéthique apporte deux modifications majeures en matière de procréation. D’une part, l’assistance médicale à la procréation (AMP) est rendue accessible à toutes les femmes (en âge de procréer), qu’elles soient en couple avec un homme, une femme ou seules et non mariées. D’autre part, les femmes et les hommes peuvent, sous certaines conditions, auto-conserver leurs gamètes en vue de la réalisation d’une AMP ultérieure, cela sans motif médical ni contrainte de don à autrui (décret du 30/12/2021). Or, trois Français sur quatre s’estiment mal informés sur l’AMP et un sur dix seulement a déjà entendu parler de l’autoconservation des gamètes et savent de quoi il s’agit. « La méconnaissance du public, bien soulignée dans l’enquête, est le reflet de ce qu’on constate en consultation, a déclaré Pauline Jaeger, médecin biologiste aux Hospices civils de Lyon. La majorité des gens ne sait pas que la fertilité diminue à partir de 35 ans et que la préservation ovocytaire sociétale n’est pas une garantie. » Une personne sur deux estime qu’il est essentiel de communiquer sur les possibilités existantes pour faire face à l’infertilité. Une sur deux également se sent très mal informée sur l’autoconservation des gamètes sans motif médical. Toutefois, quand cette possibilité est abordée, elle est plutôt bien accueillie du public. 64 % des personnes interrogées sont favorables à l’autoconservation des gamètes avec ou sans motif médical. Hors raison médicale, elle est perçue comme une avancée sociale majeure (pour 75 % des personnes) et la possibilité de faire des enfants à la demande (62 %). Les femmes sont plus sensibles que les hommes à leur horloge biologique, au fait de trouver la bonne personne et de ne pas subir la pression sociale. « Mais attention à ne pas considérer cette prévention comme une assurance maternité, prévient Alexandra Benoit, sage-femme et docteure en recherche clinique, innovation technologique et santé publique à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart. Les femmes doivent être informées de l’important investissement personnel physique et psychique qu’impliquent ces autoconservations de gamètes, cela sans garantie de grossesse ultérieure. » Effectivement, les personnes interrogées expriment des craintes qui concernent principalement : les chances de succès (43 %), la peur des effets indésirables liés à la stimulation hormonale (41 %) et le coût financier (38 %). Même si l’autoconservation des gamètes sans motif médical est globalement bien accueillie, elle a ses détracteurs (21 %) qui mettent en avant : l’artificialisation du désir d’enfant (47 %), le fait d’avoir recours à la facilité pour en avoir (40 %) ou un acte contre nature (36 %). « C’est un outil qui doit d’inscrire dans un dispositif de prévention global au sujet de la fertilité », estime Virginie Rio, présidente de l’association Bamp ! Pour être correctement perçue et utilisée, l’autoconservation des gamètes nécessite de gros efforts dans l’information des Françaises et des Français.

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