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Contraception

Publié le 09 avr 2023Lecture 4 min

Extension de la prise en charge de la contraception des moins de 26 ans et aspects pratiques

Caroline GUIGNOT, Lille

Afin de faciliter l’accès à la contraception des jeunes et des jeunes adultes, les textes législatifs ont été progressivement élargis au cours des dernières années. Quelques conseils pour optimiser l’observance.

Aucune contraception n’est contre-indiquée du seul fait de l’âge, hormis la stérilisation inaccessible aux mineurs. Le choix de la contraception la plus appropriée repose sur les préférences des patients et les contre-indications médicales. Les détenteurs de l’autorité parentale n’ont pas à être informés ou consultés, que ce soit pour la consultation, pour la prescription ou pour la délivrance de cette contraception. Enfin, les mineurs souhaitant rester anonymes n’ont aucune obligation de prouver leur âge ou leur identité auprès du prescripteur ou du pharmacien. Un numéro d’identification anonyme spécifique, déjà utilisé pour la contraception d’urgence, est désormais étendu à ces situations (NIR 2 ou 1/55 55 55, numéro de caisse 042). La première consultation de santé sexuelle, de contraception et de prévention des infections sexuellement transmissibles auprès d’un médecin ou d’une sagefemme est intégralement prise en charge pour les femmes et pour les hommes de moins de 26 ans. Lorsque le patient est mineur, cette prise en charge à 100 % sans avance de frais est systématique et peut également se faire sous couvert d’anonymat. Lors des renouvellements ou des continuités de contraception (pose d’implant ou de DIU), l’acte est également pris en charge avec dispense d’avance de frais. A noter que les consultations de renouvellement sont prises en charge à raison d’une consultation annuelle. Si la personne est majeure, l’anonymat n’est pas possible et doit reposer sur son NIR. Si un bilan glucidolipidique a été prescrit, le principe est le même (pas d’avance de frais et anonymat pour les mineurs).   Elargissement de la gratuité pour les moins de 26 ans Le pharmacien a l’obligation de délivrer tous les contraceptifs remboursables sans avance de frais, même sans présentation de la carte vitale. Pour mémoire sont concernés les contraceptions orales de première et de deuxième génération, tous les dispositifs intra-utérins, les implants contraceptifs à l’étonogestrel, la contraception progestative injectable, le diaphragme, deux marques de préservatifs masculins (Eden et Sortez couverts !) et les contraceptions d’urgence hormonales. Depuis le 1er janvier 2023, la prise en charge à 100 % par l’Assurance-maladie sans avance de frais et sans prescription médicale des préservatifs (marques précitées) a été étendue à toute personne de moins de 26 ans, et sans minimum d’âge. L’accès à la délivrance gratuite de la contraception d’urgence en pharmacie, sans ordonnance et sans avance de frais, est désormais accessible aux majeurs de moins de 26 ans comme aux mineurs, ces derniers n’ayant pas à justifier leur âge. Une déclaration sur l’honneur suffit. L’Association nationale des centres d’IVG et de contraception (www.avortementancic.net) propose plusieurs modèles d’ordonnances et des synthèses qui résument les conditions de délivrance, de prise en charge, les références législatives, les codages et les conditions de renouvellement selon l’âge ou le type de prescription. Elles sont aussi utiles aux pharmaciens qu’aux patients pour ne pas affronter un éventuel refus.   Conseils pratiques Dans les faits, les défauts de reprise du premier comprimé sont plus souvent responsables de grossesses non prévues que les oublis de pilule en cours de plaquette. Or les patientes ignorent souvent que les infirmières et les pharmaciens peuvent renouveler une prescription de contraception sur présentation d’une ordonnance datant de moins de 1 an, à raison de 2 fois 3 mois. Il peut donc être très utile de les en informer et, idéalement, d’inscrire ces conditions de renouvellement sur l’ordonnance. Si une contraception d’urgence est nécessaire, la méthode choisie peut être optimisée en fonction de la situation : parce qu’il existe  une interaction entre l’ulipristal et les pilules contraceptives, avec une diminution d’efficacité bidirectionnelle, l’ulipristal ne doit pas être utilisé comme contraception d’urgence chez les femmes qui sont habituellement sous contraception hormonale. Chez celles-ci, le recours à une contraception d’urgence motivée par un oubli de pilule doit reposer sur le lévonorgestrel. Dans tous les cas, le DIU s’avère la méthode d’urgence la plus efficace jusqu’à 5 jours après le rapport sexuel. Son efficacité pourrait même s’étendre jusqu’à 5 jours après la date théorique de l’ovulation. Afin de favoriser l’observance et la persistance de la contraception, il est pertinent de présenter aux patientes les différentes modalités des contraceptifs oraux (schémas continus ou 21 comprimés actifs suivis de 7 placebos ou de 7 jours de pause) et de connaître leur souhait d’avoir ou non des hémorragies de privation. Aider les patientes à comprendre le sens de ces hémorragies leur permettra aussi de prendre plus facilement leur décision. En effet, toutes ne savent pas que ces saignements n’ont aucune valeur pronostique sur l’existence ou non d’une grossesse, et qu’ils n’ont pas une fonction de nettoyage de l’utérus. Les patientes doivent aussi comprendre qu’elles peuvent soit choisir d’enchaîner les plaquettes si elles ne veulent pas de saignements, soit respecter des pauses si elles le préfèrent.

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