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Société

Publié le 07 nov 2022Lecture 3 min

Évolution des chiffres de l’IVG en France

Israël NISAND

Pour la première fois depuis que les statistiques nationales existent la matière, le nombre d’IVG en 2021 (comme en 2020) est en baisse par rapport à 2019.

En 2021, 223 300 interruptions volontaires de grossesse ont été enregistrées en France. Le taux de recours à l’IVG se maintient à 14,9 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2021 contre 15,6 ‰ en 2019. C’est parmi les femmes âgées de 20 à 29 ans que les IVG restent les plus fréquentes : le taux de recours s’élève à 24,8 ‰ parmi les jeunes femmes âgées de 20-24 ans et atteint 27,2 ‰ pour celles âgées de 25-29 ans. En 2021, les taux de recours diminuent pour toutes les femmes âgées de moins de 30 ans, tandis qu’ils augmentent légèrement pour celles de 30 ans ou plus*. Les disparités territoriales s’accentuent, avec une baisse du taux de recours en France métropolitaine et une progression dans les départements et régions d’outre-mer (DROM), hors Mayotte. Les taux de recours varient du simple au triple selon les régions. En France métropolitaine, ils varient de 11,3 IVG pour 1 000 femmes en Pays de la Loire à 21,8 IVG pour 1 000 femmes en Provence Alpes-Côte d’Azur. Dans les DROM hors Mayotte, les taux restés quasiment stables entre 2019 et 2020 reprennent leur progression entre 2020 et 2021, passant en moyenne de 28,4 ‰ à 29,5 ‰. Ces disparités sur le territoire métropolitain mériteraient une accentuation des efforts en termes de politiques publiques et en matière d’information à la sexualité.   La baisse du nombre des IVG réalisées dans les établissements de santé s’est poursuivie (146 700 en 2021 contre 154 200 en 2020 et 171 000 en 2019), tandis que les IVG hors établissements continuent leur progression (76 600 en 2021 contre 62 100 en 2019). 76 % du total des IVG sont médicamenteuses, qu’elles soient réalisées en établissement ou non. Le choix de la méthode d’IVG prônée dans la recommandation du CNGOF de 2018, quel que soit l’âge gestationnel, eu égard au fait qu’il n’y a pas d’avantage médical déterminant pour l’une ou l’autre méthode, est manifestement entré dans les pratiques médicales. Sauf exception généralement liée aux habitudes des professionnels dans les hôpitaux, les femmes en demande d’IVG se voient expliquer les deux méthodes et peuvent choisir ce qui leur convient le mieux ; un réel progrès donc pour les femmes. Il reste certes encore du chemin à parcourir pour que ce choix des femmes soit constamment proposé et respecté, mais surtout pour que les délais d’accueil des femmes quand elles sont en demande soient les plus courts possibles et qu’on ne les expose pas à des IVG tardives simplement du fait du manque de moyens des structures hospitalières. La moitié des IVG sont réalisées avant huit semaines d’aménorrhée. Parmi les IVG médicamenteuses, qui représentent les deux tiers des IVG dans les établissements de santé, 76 % sont réalisées à moins de huit semaines d’aménorrhée (SA). Les effets de l’allongement du délai qui date de 2022 ne sont pas encore visibles, mais on peut dire d’ores et déjà que le paysage de l’orthogénie change en France doucement, malgré une baisse significative du recours aux contraceptions hormonales. Téléconsultations et allongement du délai à 9 SA pour l’IVG ambulatoire ont facilité les IVG pendant le confinement et la baisse des IVG observée n’est donc pas due à des problèmes d’accès aux soins.

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