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Covid-19

Publié le 11 oct 2021Lecture 5 min

Impact de la Covid-19 sur la fertilité féminine - Rôle de la carnitine et des antioxydants

Michèle DEKER, Paris
Impact de la Covid-19 sur la fertilité féminine

L’inflammation qui caractérise la Covid-19 peut perturber le métabolisme énergétique et diminuer le potentiel de fertilité des femmes. L’expérience acquise dans le cadre de la procréation médicale assistée fournit des éléments de réponse pour aider à surmonter le déséquilibre énergétique et permettre aux femmes de commencer et de mener à bien leur grossesse.

La Covid-19 est responsable d’un phénomène inflammatoire qui peut s’exacerber pour créer un " orage cytokinique ". Cet état d’inflammation majeure est associé à de multiples perturbations systémiques, notamment une hyperferritinémie, un stress oxydatif et des dégâts cellulaires, aboutissant à une hypercoagulabilité et à la formation de thrombus. Ce phénomène inflammatoire affecte directement la mitochondrie – principal centre de formation des dérivés réactifs de l’oxygène (ROS) – qui va produire des radicaux libres en excès, responsables d’un déséquilibre énergétique. Ces radicaux libres en excès modifient l’équilibre du microbiote et entraînent une dysfonction des plaquettes. Les lésions mitochondriales conduisent au vieillissement et à l’apoptose des cellules, d’où un relargage d’ADN consécutif à la dégradation cellulaire. L’ADN libre circulant ne peut être éliminé en totalité par la désoxyribo-nucléase, ce qui va encore amplifier le phénomène immunopathologique. L’oxydation des protéines, des lipides et de l’ADN mitochondrial crée les conditions d’installation de l’inflammasome qui va activer le système immunitaire et la production de cytokines pro-inflammatoires (figure 1) (1). Dans ces conditions de déséquilibre énergétique majeur lié à l’appauvrissement du réservoir mitochondrial, toutes les fonctions biologiques et les voies de signalisation moléculaire sont stressées, et l’organisme ne peut se défendre contre l’agression virale. Grâce aux connaissances acquises en médecine de la reproduction, il est admis que le dysfonctionnement mitochondrial, le stress oxydatif et les syndromes inflammatoires jouent un rôle important dans les infertilités inexpliquées, l’endométriose, le syndrome des ovaires poly-kystiques et d’autres processus pathologiques chez les femmes.   Comment améliorer le dysfonctionnement mitochondrial et réduire le risque d'inflammation chronique ? Plusieurs molécules sont susceptibles de réduire le stress oxydatif lié au dysfonctionnement mitochondrial impliqué dans les processus inflammatoires. Ainsi, la mélatonine et les micronutriments jouent potentiellement un rôle à cet effet(2). Les carences alimentaires en oligo-éléments, carnitine, coenzyme Q10, vitamine C ou B, zinc, acide folique peuvent diminuer le potentiel de fertilité chez la femme, en perturbant la fonction de l’axe gonadotrope et la réceptivité endométriale. Les antioxydants sont uilisés en pathologie de la reproduction pour pallier les déséquilibres énergétiques. Tel est le cas de Proxeed®, un complément alimentaire qui contient des composés énergétiques, notamment la L-carnitine et l’acétyl-Lcarnitine et d’autres antioxydants. De nombreuses études cliniques ont évalué les propriétés de la L-carnitine et de l’acétyl-L-carnitine et ont montré leurs effets anti-inflammatoires, antioxydants et leur bénéfice en cas d’infertilité et sur le développement embryonnaire(3). La carnitine vient pallier le dysfonctionnement mitochondrial. Cet acide aminé joue un rôle essentiel dans le transport des acides gras du cytosol vers la mitochondrie et la bêta-oxydation des acides gras. Elle sert ainsi de substrat à la carnitine acyl-transférase et contribue à réparer le déséquilibre énergétique observé dans les syndromes inflammatoires tels que celui observé dans la Covid-19. L’inflammation augmente, en effet, le niveau de peroxydation des lipides et génère un surcroît de radicaux libres. Le stress oxydatif augmente le taux de cholestérol et perturbe l’axe gonadotrope, d’où une baisse de la production des hormones gonadotropes, diminuant ainsi les chances de fertilité chez la femme (figure 2)(4). La carnitine améliore la qualité des embryons et la compétence ovocytaire, ce qui a été démontré in vitro sur des ovocytes de bovins âgés(5). Son ajout au milieu de culture minimise le stress oxydatif, améliore la qualité des ovocytes, le dialogue entre l’ovocyte et les cellules du cumulus, d’où un meilleur niveau de maturation, de compétence ovocytaire et de qualité embryonnaire. Une autre étude réalisée sur des embryons de souris incubés dans un milieu à différentes concentrations de L-carnitine a montré une amélioration du développement blas-tocytaire liée à une meilleure intégrité du génome ovocytaire(6). L’intérêt d’une supplémentation en Proxeed® a été mis en évidence en procréation médicale assistée. Chez les patientes ayant un syndrome des ovaires polykysiques (SOPK), ce complément alimentaire améliore le profil hormonal, à condition de le prescrire pendant une durée suffisante, c’est-à-dire de trois mois, à raison de 3 g de carnitine par jour(7). Une étude récente réalisée chez des femmes avec SOPK montre qu’en prescrivant de la carnitine en plus de la metformine, on diminue l’irrégularité des règles en améliorant la fonction gonadotrope, ce qui augmente les chances d’obtenir une  grossesse(8). Enfin, une autre étude montre que l’administration orale de carnitine améliore généralement les résultats cliniques en procréation médicale assistée(9). Nous disposons aujourd’hui de suffisamment d’arguments en faveur de l’administration d’un complément alimentaire contenant des antioxydants et de la carnitine, tel que Proxeed®, aux patientes qui consultent pour infertilité ou qui sont engagées dans un parcours de procréation médicale assistée. L’objectif est d’améliorer la fonction gonadotrope, la fonction mitochondriale, de réduire le stress oxydant et le risque d’inflammation. Les bénéfices de la carnitine peuvent aussi contribuer à rééquilibrer le bilan énergétique et lutter contre l’inflammation chronique, possiblement amplifiée par l’infection due à la Covid-19. D’après un e-workshop réalisé avec la collaboration du laboratoire Alfasigma et la participation du Pr Moncef Benkhalifa.

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