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Contraception

Publié le 15 juin 2006Lecture 2 min

Société Européenne de Contraception. Les limites de la contraception hormonale masculine

Dr Jean-Michel Brideron
Istanbul - 9e congrès de la SEC. Lors de sa présentation, Anderson R. nous a montré qu'une majorité d'hommes et de femmes de toutes cultures étaient intéressés par le développement de nouvelles méthodes de contraception masculine. Néanmoins, en pratique, se posent certaines limites à cette utopique « pilule masculine ».
C'est ainsi que les études en cours privilégient quasi exclusivement les formes injectables ou implantables d'associations de progestatifs et d'androgènes, qui constituent les deux seules galéniques actuelles pour maintenir constant des taux sanguins suffisamment efficaces pour inhiber la production de gonadotrophines et la spermatogenèse. Cela implique que cette contraception ne pourra pas être auto-administrée et imposera de recourir à un professionnel de santé aussi bien pour l'initier que pour l'arrêter, à l'identique de ce qui se passe avec la contraception progestative implantable féminine. Par ailleurs, l'effet contraceptif est très long à se mettre en place et il est habituel de devoir attendre au moins 3 mois pour voir apparaître une azoospermie ou tout au moins une très sévère oligospermie. Le recours à la contraception hormonale par l'homme imposera donc une planification très étroite et ne sera utilisable que dans des couples sexuellement stables. De même, il faut de 3 à 6 mois pour que l'homme retrouve toute sa fertilité. De plus, la plupart des études ne dépassent pas un an d'exposition et il n'est ainsi pas encore bien clair si oui ou non une utilisation plus prolongée entraînera une phase d'infertilité post-contraceptive plus longue. Une importante limitation est également représentée par l'efficacité variable, toute chose étant égale par ailleurs, entre les ethnies - les Asiatiques du Sud-Est répondent mieux que les Caucasiens - mais également entre individus d'un même groupe sans que les mécanismes de cette variabilité pharmacologique soient encore élucidés empêchant de ce fait la mise au point de contre-mesures. Il sera donc conseillé de pratiquer un spermogramme pour contrôler l'efficacité du contraceptif. Comme dans le cas de la vasectomie, ces contrôles pourraient compliquer l'utilisation de la contraception hormonale masculine. Comme on vient de le voir, au-delà des effets d'annonce, la future contraception hormonale masculine ne sera peut-être pas aussi facile d'utilisation que son homologue féminine ce qui pourrait en limiter la diffusion.

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