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Cancérologie

Publié le 20 avr 2009Lecture 3 min

En finir avec les « mauvaises relations entre hormones et mélanome »

Dr Marie-Line Barbet
Les relations entre grossesse et mélanome sont incertaines, la première étant suspectée d’aggraver l’évolution de cette tumeur en accélérant sa progression et sa dissémination métastatique. Mais à ce jour les effets de hormones sur le mélanome restent controversés. C’est néanmoins une des tumeurs les plus fréquemment diagnostiquées au cours de la grossesse et la question peut se poser également pour une femme, chez laquelle un diagnostic de mélanome a été récemment posé, de l’opportunité se retarder une grossesse éventuelle.
Marcia S. Driscoll a tenté de répondre à cette question en examinant les données de la littérature. Parmi 3 études cas témoins dont les résultats sont concordants, l’une est particulièrement informative. Menée à partir des registres suédois en 2004, elle a comparé 402 femmes enceintes et 1860 femmes témoins qui toutes avaient présenté un mélanome de tous stades. Aucune différence n’a été constatée en matière de survie et de survie sans récidive, à Breslow égal. Pour les patientes dont le mélanome était fin (moins de 1 mm), il n’apparaît donc pas nécessaire de retarder la grossesse. En revanche pour celles dont le mélanome était plus épais, il peut être conseillé de retarder la grossesse de 3 à 3 ans, le délai moyen de récidive étant estimé à 2,6 ans à ces stades. En ce qui concerne le mélanome diagnostiqué au cours de la grossesse, 6 études cas-témoins et 2 études sur bases de population n’ont pas retrouvé d’influence de la grossesse sur le mélanome. Globalement le pronostic du mélanome ne diffère pas qu’il ait été diagnostiqué avant, pendant ou après la grossesse. De plus le groupe allemand du mélanome rapporte que les femmes qui ont présenté 5 grossesses ou plus avant un diagnostic de mélanome localisé ont un taux de survie plus élevé par rapport aux femmes atteintes du même type de tumeurs mais qui n’ont jamais été enceintes.  Quant aux hormones exogènes, elles ne semblent pas avoir davantage d’effets délétères : dans une étude de 2004 incluant 206 femmes auxquelles un traitement hormonal substitutif (THS) avait été prescrit dans les 5 ans du diagnostic de mélanome et 123 contrôles (sans THS), il n’y avait pas de différence significative en termes de survie avec même un léger avantage pour les malades sous THS. Enfin de plus en plus de preuves épidémiologiques montrent l’absence d’association entre la prise de contraceptifs oraux et un risque accru de mélanome.

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